Apprendre à apprendre l’environnement
L’industrie comme les services et les collectivités locales en France sont gérés par une génération de managers qui n’a aucune culture de l’environnement.
L’ingénieur Ponts et Chaussées, dont la mission est de tracer une route, le fera comme il l’aura appris, de A à B, en tenant compte éventuellement des contraintes et des pressions politiques et cadastrales.
Où aurait-il appris comment intégrer une route dans l’équilibre de l’écosystème local ? Faut-il pour autant lui enlever sa responsabilité et son degré de liberté de décision ? Ce serait à coup sûr déplacer le problème, et l’on peut avoir quelques doutes sur la supériorité technique d’un tracé dessiné par l’ingénieur agronome, l’écologue ou le groupe écologique ad hoc.
Il lui manque, à notre Ponts-et-Chaussées, comme à tous nos décideurs actuels, le savoir-faire dans trois domaines essentiels.
Savoir expliciter ses besoins en matière de sauvegarde ou d’amélioration de l’environnement
L’environnement est un système interactif complexe que seule une approche interdisciplinaire peut appréhender. Encore faut-il que les décideurs puissent exprimer leurs besoins aux autres experts qui sont censés préparer leurs décisions.
Faute d’une formation élémentaire aux problèmes de l’environnement, nos décideurs en sont au mieux à appliquer le bon sens de Monsieur Tout-le-Monde, au pire à nier le facteur environnement.
Disposer des outils de gestion de l’environnement
Encore faut-il que ces outils existent, soient testés sur le terrain et puissent être enseignés. Nous en sommes encore loin, en France comme d’ailleurs partout en Europe.
Savoir négocier l’écosystème qu’il contribue à créer
Personne n’a le monopole de l’environnement. Ceci vaut pour le décideur industriel, pour le grand commis d’Etat, pour le responsable d’une collectivité locale, comme pour le groupe de pression écologique.
Les décisions que chacun d’eux prend engagent souvent la communauté entière, façonnant l’écosystème pour plusieurs générations. La moindre des choses que l’on puisse demander aux décideurs, c’est i être capable de négocier leurs décisions.
Apprendre à vivre avec et dans l’écosystème est devenu ainsi une priorité absolue pour les décideurs d’aujourd’hui.
Vidéo : Apprendre à apprendre l’environnement
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