L'effet de serre additionnel : Quarante-Cinq ans de mesure à Mauna Loa
Mesure à Mauna Loa
Commençons par l’opération scientifique extraordinaire qui s’est achevée en 2003, à l’observatoire du volcan Mauna Loa (4 170 m) dans l’île américaine d’Hawaï. Elle avait commencé quarante-cinq ans plus tôt ! Elle s’est déroulée à l’instigation d’un géophysicien américain nommé Charles David Keeling. Il s’agissait de mesurer les variations saisonnières du taux de C02 dans l’atmosphère. Pendant toute cette période, quatre échantillons d’air par heure ont été prélevés, au sommet de cinq tours réalisées à cet effet, et avec des instruments de mesure demeurés quasiment inchangés pendant les quarante-cinq années de l’expérimentation.
On considère curieusement que le site de Mauna Loa est l’un des plus favorables qui soient. Les taux mesurés de gaz carbonique seraient restés quasiment préservés de toute influence locale d’origine végétale, humaine et volcanique – malgré les deux grandes éruptions de 1975 et 1984 et le fait que des éruptions alternativement sommitales et latérales surviennent tous les trois ans et demi en moyenne. Et malgré le fait, également, que le volcan Mauna Loa soit considéré comme le plus grand volcan actif du monde ! Il n’y a, bien sûr, aucune raison de suspecter la qualité des méthodes employées et la fiabilité des résultats obtenus. Des dispositions a priori convaincantes ont été prises afin d’éviter toute contamination des instruments. Et par ailleurs, ce ne sont pas les valeurs absolues qui sont ici les plus importantes mais la tendance exprimée par les résultats de Keeling. Le profane ne peut toutefois s’empêcher de penser qu’une zone d’activité volcanique intense (il existe trois volcans actifs dans l’île principale) n’est pas l’idéal en matière de prélèvements gazeux, surtout lorsqu’ils sont effectués à l’échelle de la partie par millions en volume. Ce point de vue semble raisonnable, même si un spécialiste reconnu de ces questions comme Robert Kandel considère que le Mauna Loa est « relativement peu actif »’.
Il reste que les résultats obtenus par Keeling sont spectaculaires. La concentration annuelle moyenne serait passée de 315,98 parties par million en volume en 1959 à 375,64 parties par million en volume en 2003. Soit une augmentation de 18,88 % en quarante-cinq ans. La courbe générale de cet accroissement, que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de « courbe de Keeling » est compliquée par les oscillations saisonnières. En hiver la concentration de C02est plus élevée, en raison de la « respiration biosphérale » (les végétations dormantes produisant du gaz carbonique : c’est la respiration qui domine) ; tandis qu’en été, c’est le contraire en raison de la fixation du carbone atmosphérique par la photosynthèse, avec production d’oxygène. Le bilan global est d’autant plus neutre que les phénomènes inverses surviennent aux mêmes moments dans l’hémisphère Sud (Hawaï est situé dans le Pacifique.
Nord, au sud du tropique du Cancer). Ajoutons que, quoique Charles Keeling ait présenté ses résultats comme révélant une tendance seulement régionale, la plupart des climatologues considèrent qu’ils indiquent une tendance biosphérale.
Une série de forages, devenue mythique dans le monde de la climatologie, a récemment confirmé et prolongé très loin dans le temps les résultats de Keeling.
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2 réponses pour "L'effet de serre additionnel : Quarante-Cinq ans de mesure à Mauna Loa"
Cu
Les cycles annuels sont bizarres car si la masse continntale 40% est un puits de carbone actif en été les océans eux 60% du fait de la chaleur rétrocèdent du carbone donc cette courbe me paraît suspecte.
Affirmer que le volcanisme est peu actif me paraît tout aussi bizarre vu que les océans sont aussi impactés et que cet effet est ignoré.
La courbe d’ensemble me paraît aussi curieuse par sa régularité et je suspecte donc un choix dans les analyses elles même car tout varie irrégulièrement ce qui n’apparaît pas ici.
Enfin si on remonte plus loin on voit dans les courbes de température du GIEC qu’il existe des variations semi centennales avec des montées rapides de température de 0,6 à 0,8° en 20 à40ans qui n’ont rien à voir avec le gaz carbonique dont la dernière.
Sans nier l’effet de serre les scientifiques du GIEC ont mis des limites qui n’existent pas dans la synthèse. La nature est complexe et les idées des hommes simplifient à outrance sur des périodes de temps très courtes.
Comparer avec l’ancien est difficile car nous n’avons que des moyennes sur des temps longs et pas les extrêmes qui sont donc lissées, étant géologue je ressens cette notion du temps et d’effacement que malheureusement l’homme oublie.
J’ai étudié les courbes de température et je n’y voit pour l’instant que le reflet d’une augmentation dans la partie de cycle millénaire correspondante. La température actuelle est inférieure à celle de l’époque romaine et du Moyen Age (voir les montées des eaux et l’extension des glaciers entre autre.
Scientifiquement votre