Les climats du passé:Le petit age glaciaire
L’avancée des glaces
Sur le terrain, l’étude des moraines permet de repérer plus précisément ces modifications du volume des glaces. Un glacier représente en effet une énorme masse de glace qui s’écoule sous l’effet de son propre poids. Ce mouvement très lent, imperceptible à nos yeux, est un puissant facteur d’érosion. Le glacier arrache et entraîne avec lui une multitude de débris rocheux qu’il transporte jusqu’à la limite des glaces. Là, la glace fond et les débris sont abandonnés sur place où ils forment des moraines dont la répartition permet de retracer les anciens contours du glacier.
La période froide a atteint son paroxysme entre les années 1550 et 1700. Les hivers d’alors sont rudes et enneigés et les loups affamés rôdent aux portes des villes. En Savoie, on organise des processions dans l’espoir de conjurer l’avancée des glaces.
Une telle abondance de neige frappe les imaginations et inspire de nombreux peintres de epoque, notamment rruegel l’Ancien au xv siècle.
les chroniques aux anneaux d’arbres
Malh eureusement, nous ne disposons pratiquement d’aucune mesure instrumentale des paramètres météorologiques à cette époque. Pour retracer les variations du climat, les paléoclimatologues doivent faire appel à d’autres sources d’informa- rions. Les nombreux écrits témoignant de cette renode de froid sont d’une grande utilité. Le mombre des jours de gel des canaux en Hollande, une hausse du prix du blé ou la date tardive des vendanges sont autant d’indices significatifs. Mais ce? témoignages ne sont disponibles que pour ’’Europe occidentale, la Chine et le Japon et restent l’autre part difficilement quantifiables en termes de température ou de précipitations.
Un refroidissement et des pluies moins abondantes ralentissent la croissance des arbres, ce qui se traduit par un amincissement des cernes qui se forment chaque année à la périphérie du tronc. La dendroclimatologie, qui s’appuie sur la mesure de l’épaisseur de ces anneaux pour étudier les variations du climat, utilise ainsi certains arbres vieux de plus de mille ans pour retracer l’évolution du climat au cours du dernier millénaire. En France, la baisse de la température moyenne annuelle est estimée à environ 1 °C pendant le Petit Age Glaciaire. Dans les régions plus septentrionales, en Hollande par
exemple, le refroidissement atteignait environ 3 à 4 °C en dessous des moyennes actuelles. Ces changements peuvent paraître faibles mais ils se traduisaient pourtant par des conditions hivernales bien plus rudes qu’actuellement.
La fin de l’optimum médiévalLe
refroidissement du Petit Age Glaciaire a marqué la fin de la prospérité des Vikings et de leurs colonies établies au Groenland. Quelques ruines rappellent encore cette période où, vers la fin du premier millénaire, Eric le Rouge avait fondé une colonie prospère sur les côtes verdoyantes du Groenland, la «terre verte»! Dès le début du XIVe siècle, les premiers signes du refroidissement se font sentir. Les eaux baignant les côtes groenlandaises restent gelées pendant de longs mois et la colonie se retrouve isolée et sans ressources suffisantes pour subsister. Le froid met fin à la période climatique relativement clémente qui avait affecté le Nord de l’Europe entre les années 900 et 1200, période souvent qualifiée d’optimum climatique médiéval. Avec elle disparaissent les blés de Norvège et les vignobles d’Angleterre. Mais ces changements climatiques sont cependant modestes en comparaison de ceux survenus lors des grandes glaciations planétaires de l’ère quaternaire.
Vidéo : Les climats du passé:Le petit age glaciaire
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Les climats du passé:Le petit age glaciaire