Les perturbations
Les perturbations
La plupart des variations météorologiques (température, pression, humidité, vents, nuages, etc.) sont liées aux passages des fronts.
Chaque perturbation météorologique possède son tempérament propre, selon le genre d’affrontement qui l’a fait naître.
Elle est ensuite remodelée tout au long de son existence par diverses influences. De plus, les perturbations ne progressent pas toujours régulièrement: certaines accélèrent brusquement, d’autres ralentissent ou s’arrêtent.
Elles peuvent changer brusquement de direction ou se dédoubler. Mais toutes ces formations ont la même structure de base.
Naissance d’une perturbation
Une MASSE d’air CHAUD
Issue des tropiques contourne l’anticyclone des Açores et se dirige vers le nord-est. Une masse d’air froid venant des pôles contourne la zone dépressionnaire d’Islande et se dirige vers le sud-ouest. Ces deux masses d’air se rencontrent quelque part au large de Terre-Neuve, il s’établit entre elles une surface de discontinuité : le front.
La surface frontale est peu inclinée, à la différence d’un front froid qui présente une pente dix fois plus raide. Les dépressions se creusent toujours à l’extrême pointe de l’air chaud.
Ce tourbillon, une fois formé, prend une existence autonome.
L’ensemble du phénomène met le plus souvent cap à l’est, en direction de l’Europe. La plupart du temps, les masses d’air chaud et d’air froid qui quittent leur lieu de naissance ont des vitesses différentes et le front polaire, sous la poussée des masses d’air, se trouve déformé. Des ondulations apparaissent, chacune de ces ondulations pouvant être l’amorce d’une perturbation.
Au départ
la perturbation apparaît donc constituée au niveau du sol d’un front chaud qui s’avance derrière de l’air froid, d’un secteur chaud constitué par la pointe d’air chaud elle- même, et d’un front froid suivi d’air froid.
Entre front chaud et froid se place ainsi le secteur chaud, peuplé de stratus s’il est stable, de stratocumulus et de cumulus s’il est instable.
Derrière le front froid, arrive le ciel de traîne, avec des nuages cumuliformes pouvant aller jusqu’au cumulonimbus délivrant des averses.
Une occlusion donne des précipitations continues, mêlées d’averses si l’air chaud est instable.
En cours de route, elle prend peu à peu de l’extension, et finit par se déployer sur des centaines, voire des milliers de kilomètres, tandis que son caractère dépressionnaire s’accentue.
À mesure qu’elle se développe, la structure de la perturbation évolue car le front froid se déplace plus rapidement que le front chaud, qu’il finit par rattraper. Le secteur chaud qui les sépare s’étrangle, l’air chaud étant peu à peu rejeté en altitude par la poussée de l’air froid postérieur.
Passage d’une perturbation
Il est marqué par une série de phénomènes dans un ordre bien établi.
On subit tour à tour
Le passage d’air froid polaire, puis d’air chaud tropical, puis à nouveau d’air froid. A mesure que la masse d’air chaud progresse, la pression baisse.
Elle est minimale au moment où cette masse d’air chaud a envahi tout le ciel, au passage du frond chaud et du secteur chaud.
Elle remonte ensuite rapidement à l’arrivée de l’air froid, plus dense. Le vent est d’autant plus violent que la dépression est creuse.
Pour Un observateur
Situé dans l’axe de déplacement de la dépression, le vent s’oriente d’abord au secteur sud-est ou sud, remonte progressivement au sud-ouest et passe au nord-ouest en fin de dépression.
La direction du vent change nettement au passage du front chaud, du fait de la « rupture des isobares », demeure à peu près stationnaire durant la traversée du secteur chaud (isobares rectilignes) et change à nouveau au passage du front froid. L’écartement, plus ou moins grand, des isobares permet d’autre part de repérer la force du vent en tel ou tel point de la dépression.
On observe généralement les vents les plus forts dans la partie méridionale de la dépression, entre 100 et 400 km du centre, juste après le passage du front froid.
Une personne située à l’avant d’une perturbation observe d’abord des nuages d’altitude: cirrus, cirrostratus et cirrocumulus.
Le ciel est encore dégagé. Une dizaine d’heures plus tard, le plafond nuageux s’abaisse progressivement, les précipitations apparaissent, générées par des altostratus et des nimbostratus, la température augmente et la pression baisse.
Mort d’une perturbation
Une perturbation n’est pas éternelle : une fois ce front unique devenu occlus, les choses vont vers leur conclusion.
Née généralement au large de Terre- Neuve, une dépression-type termine sa vie au-dessus de l’Europe centrale, ayant parcouru quelque 6000 km en une semaine.
L’issue dépend de la différence de température entre l’air froid postérieur et l’air froid antérieur : si l’air froid postérieur est plus chaud que l’air froid antérieur, il tend à s’élever au-dessus de celui-ci : c’est une occlusion à caractère de front chaud ; si au contraire l’air froid postérieur est le plus froid des deux, il s’enfonce en coin sous l’air froid antérieur: c’est une occlusion à caractère de front froid.
La PERTURBATION
commence alors à s’essouffler et la dépression se comble (frontolyse).
Le front occlus disparaît et la perturbation meurt.
Sa vie dure au plus une semaine et son trajet varie selon la structure du champ de pression traversé : si un anticyclone protège le proche Atlantique, elle est déviée vers le nord et va mourir du côté de la Scandinavie.
Si l’anticyclone est situé sur les îles Britanniques, elle dérive vers le sud et se perd en Méditerranée.
Puis, l’invasion d’air froid entraîne une hausse de pression généralisée, qui fait apparaître ce que nous appelons du « beau temps ».
Pour les météorologistes, ce n’est qu’un intervalle.
Vidéo : Les perturbations
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